le marche immobilier en difficulte
Alors que les Français ont aujourd’hui du mal à rembourser leur crédit immobilier, une récente enquête TNS Sofres montre que les intentions de souscription à un crédit immobilier ont chuté dans les derniers mois. En conséquence, le marché immobilier pourrait bien être impacté par cette récente baisse.
Une dette qui pèse lourd
Depuis le début des années 1990, le crédit immobilier semblait ne s’être jamais aussi bien porté. Avec près de 14 millions de Français ayant souscrits à un crédit immobilier, c’est près d’un tiers des ménages français qui sont aujourd’hui endettés, dont 9,2 millions pour un crédit immobilier. Un niveau très élevé, puisque la dette privée des ménages en France représente aujourd’hui plus de 1 000 milliards d’euros, rien que pour le crédit immobilier.
Un montant qui représente néanmoins aujourd’hui une charge trop importante aux yeux de nombreux ménages français. Si 37,5% des ménages avaient en 2017 l’impression d’une dégradation de leur situation financière, c’est aujourd’hui près de la moitié des ménages qui expriment la détérioration de leur situation, avec 45,7%. Un pessimisme croissant qui montre un changement dans la vision que portent les Français sur le poids de leur dette, mais qui porte surtout un impact important sur l’avenir.
En effet, malgré une conjoncture plus que favorable pour les emprunteurs - avec notamment la baisse quasi constante des taux d’intérêts, les facilités legislatives pour la renégociation et le rachat de crédit, ou encore l’allègement des conditions d’octroi de crédit - les intentions d’emprunts continuent de chuter. Alors que 5,4% des particuliers affichaient leur volonté d’obtenir un crédit en 2016, ils n’étaient plus que 4,2% en 2018, un niveau historiquement abs depuis les années 1980.
Des conséquences pour le marché immobilier
Aujourd’hui, le marché immobilier est très largement fourni par celui des crédits immobiliers. Concrètement, ce sont près de 90% des acquisitions immobilières qui sont faites par l’octroi de crédits immobiliers. Or la baisse de crédits pourrait représenter, en valeur, une chute équivalant à une année complète de vente de logements neufs aux propriétaires occupants.
Or, effectivement, la baisse des intentions d’achats est également confirmée par la Fédération bancaire française (FBF). Déjà sur les neufs premiers mois de l’année 2018, le nombre de logements qui avaient été mis en vente par les promoteurs immobiliers s’était écroulé de près de 14%, notamment dans les villes de Lyon et Bordeaux. La FPI, qui représente les constructeurs de logements collectifs (uniquement), avait également annoncé que les ventes de logements collectifs avaient subis une baisse comprise entre 10 000 et 15 000. Une baisse qui pourrait donc se prolonger en 2019, et qui pourrait bien présager une possible future crise immobilière.